par Zoé Varier

le vendredi de 20h à 21h

Mali, Février 2008, Aéroport de Bamako.

C’est devenu presque quotidien de voir des femmes et des hommes débarquer, les mains vides, sans valise, sans argent, expulsés de France, d’Espagne ou d’ailleurs parce qu’ils étaient sans-papiers. Et c’est à chaque fois le même récit, les policiers, les menottes, les scotchs, les Maliens n’en reviennent pas de tant de violence. Ils sont choqués d’être traités avec si peu de dignité. Refoulés de l’occident tout entier.

Le Mali c’est un pays deux fois grand comme la France, coincé au milieu du Sahel, c’est un pays qui n’en finit pas d’être pauvre. Il fait partie de ce qu’on appelle les PPTE, les pays pauvres très endettés. Pour vous donner une idée son PIB est inférieur à celui de la Corrèze et 70% des Maliens vivent avec moins d’un dollars par jour. Selon l’indice de développement humain le Mali est classé au 175 ème rang sur 177. Mais paradoxe africain le Mali a beau être un des pays les plus pauvres du monde, il est aussi une des rares démocraties d’Afrique.

La France c’est la première destination en Europe pour les migrants Maliens. Selon les estimations du ministère de l’intérieur il y aurait 120 000 Maliens en France, 45 000 en situation régulière et 75 000 clandestins. Chaque année les Maliens transfèrent 180 millions d’euros au pays, c’est l’équivalent d’un quart du budget de l’état malien et c’est presque le double de l’aide au développement que verse la France.

Ce soir à l’aéroport de Bamako, il y a un homme qui attend l’arrivée du vol de Paris, c’est un père qui vient d’apprendre que son fils a été expulsé de France. Bouba était là, Bouba c’est notre reporter malien, c’est lui qui est allé à la recherche des expulsés de France dans Bamako, Bouba n’est pas journaliste, il est juriste de formation, au chômage comme la plupart des jeunes diplômés au Mali. C’est lui que nous allons suivre pendant trois semaines à Bamako.