Frappés par les politiques répressives qui les marginalisent depuis quelques années dans les pays d’accueil, les expulsés et évacués maliens de tous bords ont tenu une assemblée d’information, hier mardi à la radio Kaïra pour faire front commun afin d’organiser une marche pacifique dans l’optique de manifester leur mécontentement par rapport aux mauvais traitements qu’ils subissent au fil des années par un retour forcé au bercail.
Le démarrage de la réunion qui était prévue à dix (10) heures a traîné jusqu’au moment où nous quittions les lieux à onze (11) heures quatre cinq (45) munîtes, en raison du faible taux de mobilisation du groupe cible. La présente assemblée n’a pas été très bien suivie par les différents expulsés et évacués de notre pays. Selon Alfousséini Bathily, un des leurs, cette situation est due au fait que beaucoup d’entre eux n’ont pas les moyens de transport pour faire d’éventuels déplacements à travers la ville. Ils ont été dépouillés de tous leurs biens et embarqués comme des volailles pour un retour forcé au bercail. Bathily a soutenu devant la vingtaine d’expulsés : “ même s’il y a deux expulsés dans la salle nous allons tenir la réunion“. Selon lui, l’objectif de la présente rencontre était de réunir tous les anciens et nouveaux expulsés maliens afin d’organiser en commun accord une marche pacifique le jeudi prochain pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur la situation de la migration et le mode de traitement des immigrés. Pour ce faire, a-t-il lancé, un vibrant appel est lancé à tout le collectif des expulsés et évacués d’Europe, d’Asie, d’Afrique à se mobiliser comme un seul homme pour la défense de leur s intérêts dans les pays d’accueil. L’organisation de ladite marche, dira Satigui Sidibé, un autre expulsé, fera l’objet d’un communiqué à la radio.
Rappelons que depuis quelques décennies, les emmigrés maliens souffrent de l’applicabilité des lois en vigueur pour durcir les conditions de séjour. Le cas de la Lybie en est une illustration parfaite de cette politique. “Le Mali n’est pas l’amie de la Lybie“, ont exclamé encore les expulsés.
La politique de migration en cause s’appuie sur le renforcement des contrôles aux frontières, le nombre d’expulsions et de refoulements injustes et croissants. Partant du point de vue que “ Nous ne serons pas jugés seulement par ce que nous avons fait mais aussi surtout ce que nous aurions dû et pouvons faire”, les pouvoirs publics doivent assumer leur responsabilité face à de telles situations, voire protéger le travailleur migrant et sa famille.
Moussa Dagnoko