Le président de l’Association malienne des expulsés (AME), Ousmane Diarra, dira que pour lutter contre l’immigration les pays de l’Europe mettent la pression sur les Etats africains afin de signer des accords permettant de refouler les migrants hors de leur frontière. Ainsi, certains pays du continent sont dits de transit, de tampon et de départ.
Malgré ce dispositif, reconnaît Ousmane Diarra, le nombre des migrants à franchir les frontières européennes ne faiblit pas. Etant lui-même un ancien émigré, le président de l’AME regrette que les candidats à l’immigration soient victimes de toutes sortes d’humiliation.
Le drame survenu sur les côtes libyennes dont plus de 70 Maliens ont péri, pour Alassane Dicko, le plaidoyer de l’AME, est la conséquence de la mauvaise politique africaine en matière de l’émigration. Selon lui, la mobilité est prise en compte par la Déclaration universelle des droits de l’homme en son article 13. Il s’étonne, malgré cette disposition qu’on continue de combattre l’émigration comme un fléau. M. Dicko est formel, l’apport des migrants est plus important que l’aide publique au développement.
Pour sa part, le représentant d’Amnesty international, El Béchir Singaré, a fait savoir que les textes des droits de l’homme reconnaissent la mobilité comme un droit. Un sentiment partagé par M. Konaté de l’AME qui déclare que la responsabilité de tout Etat est de protéger les migrants dans leur propre pays et au-delà des frontières.
Le porte-parole des familles des disparus a laissé entendre que les familles sont dans la douleur et sous le choc. Il pense que les autorités maliennes ne s’impliquent pas pour protéger des Maliens dont leur apport au développement n’est plus un secret de polichinelle.
Les intervenants ont souhaité que le gouvernement adopte une politique nationale de migration qui permettra aux migrants de bénéficier des avantages des droits de l’homme.
Y.S
Source : Inter de Bamako