Association Malienne des Expulsés

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Youphil / Sommet franco-africain : et les O.S. de la mondialisation ?

Blog Chemk’Africa | * Edgar C. Mbanza | 01/06/2010

Au-delà de l’aspect humanitaire, les travailleurs africains demandent que leurs cotisations sociales soient maintenues quand ils sont expulsés.

A Bamako, les associations en faveur des migrants se mobilisent sur tous les fronts, ces dernières semaines. La marche Paris-Nice des sans-papiers de France, organisée pour faire pression sur le sommet franco-africain (qui se tient du 31 mai 1er juin), y a ainsi obtenu un réel écho. "Chez nous, le mouvement de lutte est en permanence connecté avec les collectifs d’Europe", explique l’un des responsables de l ’AME, l’Association malienne des expulsés

Toute au long de la semaine dernière, les militants ont multiplié les actions publiques, alertant par exemple sur l’"enfer des Maliens (qui) se poursuit en Libye", s’indignant à propos d’un "compatriote expulsé et ligoté" devant "nos ministres"... Quotidiennement, la presse locale rapporte des récits d’expulsés qui arrivent chaque soir à l’aéroport, des témoignages des camps de rétention australiens et japonais à ceux d’Europe.

Cotisations sociales des sans-papiers.

Au delà de l’aspect humanitaire, les mobilisations sont de plus en plus centrées sur les droits sociaux des travailleurs sans-papiers expulsés ou encore en activité. L’AME a, par exemple, profité de la fête internationale du travail, le 1er mai dernier, pour écrire une lettre au président français Nicolas Sarkozy, lui demandant de "cesser de spolier les travailleurs sans-papiers qui ont cotisé des années et qui, du jour au lendemain, se retrouvent sans droits". 

D’après les associations locales, il y aurait deux catégories de travailleurs injustement lésés dans leurs droits : ceux qui ont travaillé et cotisé régulièrement et qui tombent dans la clandestinité une fois le travail perdu, avant d’être expulsés. Et ceux qui cotisent tout en travaillant au noir. "L’Etat français encaisse ainsi environ 2 milliards d’euros par an, sans jamais rien décaisser. (...) A quoi servent les cotisations sociales des travailleurs immigrés sans papiers encaissées par la France depuis plus de 30 ans ?", accuse l’AME.

Le président de l’organisation malienne, Ousmane Diarra demande formellement aux Etats d’Afrique d’exiger le rapatriement des cotisations des travailleurs immigrés, et de ne pas "être complices" de la politique des expulsions : "Nous interpellons les gouvernements sub-sahariens et Magrébins à travers leurs ambassades et consulats, à ne pas se rendre complices (..) en facilitant la délivrance des laisser-passer. Nous exigeons sans conditions un moratoire sur les expulsions afin de permettre un calcul compensatoire des droits sociaux pour tous les travailleurs immigrés sans papiers expulsés, car si on expulse un travailleur, il faut également expulser ses droits sociaux", indique-t-il.

Mamadou Traoré -juriste et militant malien- parle d’"une simple question d’équité" : "On ne peut pas demander aux Africains d’aller travailler en Europe, puis les chasser avec autant de violence lorsqu’ils ne sont plus productifs, sans même se soucier de leurs droits sociaux".

Beaucoup de militants ont noté que le sommet franco-africain de Nice va parler de "responsabilité sociale". "Laquelle ?", s’interroge un responsable associatif qui ne se fait aucune illusion : "pas celle qui préoccupe les petits ouvriers de la mondialisation que nous sommes". A bientôt.

source : http://www.youphil.com/fr/article/0...

lundi 7 juin 2010

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