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Assemblées citoyennes : Renforcer la cohésion sociale dans les sites des personnes déplacées
Les conflits au nord et au centre du Mali continuent de provoquer des déplacements massifs des populations qui sont contraintes d’abandonner leurs milieux de résidences habituelles pour trouver refuge dans les localités où la situation sécuritaire semble plus stable. Il y aurait 370.000 personnes déplacées au Mali, dont plus de 4000 à Bamako, avec beaucoup d’entre eux vivant dans des sites informels sans accès à l’assainissement, la sécurité, ou les logements surs.
En Juillet 2022, l’Association Malienne des Expulsés a mené trois assemblées citoyennes dans ces sites avec la participation de l’Association Noyau Dur. Ces assemblées visaient à combattre les préjugés sur les conflits au Mali, à promouvoir la paix et à renforcer la résilience des personnes déplacées face aux conflits violents. Elles se sont déroulées sur chaque site en plein air sous forme d’écoute, de sensibilisation et d’échange entre l’AME et les personnes déplacées. Plus de 150 personnes ont témoigné de leur expérience, soit 50 personnes par site, principalement des jeunes (femmes et hommes).
Plusieurs participants ont parlé des conditions actuelles dans ces sites qui manquent d’organisation, de logements surs, et d’assainissement, malgré le grand travail du ministère de la santé et du développement sociale et l’implication de la Croix Rouge, ainsi que d’autres organisations. Plus que l’aide humanitaire et la distribution des vivres, les personnes déplacées ont parlé de leur besoin d’appui pour trouver une activité lucrative en attendant leur retour dans leurs milieux d’origines.
Ils ont parlé de leur expérience dans les conflits, souvent témoignant de la violence qu’ils ont souffert, ainsi que leur expérience sur la route et les difficultés auxquelles ils font face dans les sites à Bamako. Ces témoignages ont mené a des réflexions sur les pistes de cohésion sociale et d’apaisement des tensions entre les communautés victimes de conflit et aussi de souligner les besoins de personnes déplacées. Les participants ont proposé l’instauration du dialogue entre les communautés, le pardon, et la réconciliation, mais en soulignant que rien de tout cela ne serait possible sans une justice forte, impartiale et indépendante.
L’AME continuera à s’engager auprès des personnes déplacées pour faire entendre leurs voix et perspectives, dans le but d’assurer le respect des droits et de promouvoir la cohésion sociale.