Association Malienne des Expulsés

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Projet Avenir Brillant : Assemblées générales communautaires pour échanger sur les défis posés par le nexus Migration et Développement à Bamako et Kayes dans le cadre du Projet Avenir Brillant, cofinancé par le Ministère de l’Intérieur de l’Italie

Dans le cadre de la mise en oeuvre des activités du Projet "Avenir Brillant", l’Association Malienne des Expulsés (AME) a organisé dans plusieurs villages du cercle de Bafoulabé (région de Kayes) et dans certains quartiers du district de Bamako, une série d’assemblées générales avec les migrants et leurs communautés dont les objectifs étaient les suivants : (i) informer davantage les jeunes et les communautés cibles des risques liés à la migration irrégulière ; (ii) promouvoir les alternatives locales à cette forme de migration ; (iii) inciter les migrants de retour et les potentiels candidats à s’intéresser aux actions du projet Avenir Brillant ; (iv) partager les réponses communautaires ou locales aux défis migration/développement contenues dans les plans ou programmes de développement locaux

Contexte et justification
Le Mali, avec une population estimée à près de 20 millions d’habitants, a un taux de croissance annuel de 3,6% ; la tranche d’âge de moins de 25 ans représente près de 64% de la population faisant figurer le pays parmi les plus jeunes au monde. Il dispose a priori d’un fort potentiel d’actifs qui ne l’empêche pas pourtant d’être parmi les pays les moins avancés de la planète.
En effet, le Mali est un pays à revenu faible (près de 45 % de la population vit sous le seuil national de pauvreté). Après avoir augmenté à 47,2 % entre 2011 et 2015 du fait de la crise sécuritaire, le taux d’extrême pauvreté a légèrement baissé pour atteindre 42,7 % en 2019 grâce à la production agricole exceptionnelle de ces quatre dernières années. La pauvreté se concentre dans les zones rurales du sud du pays (90 %), où la densité démographique est la plus forte. Avec un indice de développement humain de 0,419, le pays se positionne au 179ème rang sur 188 pays classés et fait partie du lot des pays à faible développement humain.
Le chômage est réel dans le pays et revêt un caractère massif et persistant. Le taux de chômage des jeunes de moins de 40 ans a atteint 9,3% en 2014. Du point de vue genre, plus de la moitié des personnes au chômage est formée par les femmes représentant 52,4%.
Face à l’insuffisance d’opportunités socioéconomiques, au manque de perspectives d’emploi, ainsi qu’aux différents facteurs d’ordre climatique (deux tiers du territoire se situent en région désertique et semi désertique), sécuritaire et culturel, l’émigration juvénile ne cesse de s’amplifier entrainant dans son sillage des drames très conséquents. Les statistiques récentes estiment à environ 6 millions le nombre de ressortissants maliens vivant à l’extérieur. Or, selon les chercheurs, 90% des migrants subsahariens qui entrent illégalement en Europe, passent par la mer méditerranée en s’en remettant à des passeurs qui sont le plus souvent des organisations ou réseaux criminels très structurés et puissants. Le parcours de ces milliers de jeunes qui émigrent chaque année en empruntant des voies clandestines est parsemé d’épines. Selon les statistiques fournies par l’OIM, chaque année plusieurs centaines de personnes perdent la vie en mer méditerranée suite à la noyade de leurs embarcations. Au-delà, les migrants irréguliers, pendant leurs parcours, font l’objet :

  • de traite et de trafic d’êtres humains ;
  • d’enrôlement forcé dans des groupes bandits et terroristes ;
  • des violences physiques et morales, des extorsions ;
  • d’expulsion et de réadmission vers leur pays d’origine ou un pays tiers.
  • Par ailleurs, après leur retour ils se trouvent confronter à de sérieux problèmes de réintégration et de réinsertion.

    Cela montre combien la migration et le développement constituent des défis auxquels sont confrontés les pouvoirs publics et les décideurs du pays. Au niveau local, il existe des plans ou programmes de développement social, économique et culturel (PDSEC) qui prennent en compte en général les questions de la migration et du développement. Les AG serviront des cadres de partage de ces plans ou programmes entre les autorités en charge de leur élaboration et mise en œuvre et les communautés auxquelles ils profitent. Les observations et recommandations qui seront formulées par les migrants, les jeunes et leurs communautés pourront enrichir ces plans ou programmes et leur assurer une adhésion effective du public cible.

Quelques insuffisances soulignées :

  • Les jeunes manquent d’appui ;
  • Les conditions socioéconomiques ne sont pas favorables à l’emploi des jeunes ;
  • La plupart des projets sont mal gérés et ne sont pas suivis ;
  • Les modalités de financement des projets des jeunes ne sont pas adaptées ;
  • Les jeunes manquent souvent de motivation et d’enthousiasme ;
  • Les plans d’affaire des jeunes ne sont pas fondés sur des études solides.

Quelques recommandations formulées  :

  • Créer un centre de formation professionnelle avec la prise en compte du répertoire des métiers disponible auprès des mairies en vue de mieux préparer les jeunes pour l’emploi ;
  • Mettre en place un mécanisme de suivi des projets et programmes ciblant les jeunes au niveau local et piloté par des responsables communautaires ;
  • Impliquer les jeunes dans le processus d’élaboration des projets qui les concernent directement ;
  • Réfléchir à de nouvelles modalités de financement des projets des jeunes, le financement par tranche n’est plus adapté ;
  • Elargir les zones d’intervention du projet Avenir Brillant à l’ensemble des communes du cercle de Bafoulabé ;
  • Multiplier davantage les assises communautaires pour permettre une large implication des communautés dans le processus décisionnel en matière de développement et de gestion de la migration.

jeudi 8 juillet 2021

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