Selon le président de l’AME, Ousmane Diarra, le but de cette conférence-débat à laquelle ont pris part des déplacés des régions du nord, est de discuter avec les déplacés, recenser leurs préoccupations et voir comment leur venir en aide si possible avec le concours des ONG et structures gouvernementales.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’assistance psycho-médicale et l’accompagnement socio-économique des filles et femmes victimes des violences et des déplacés à Bamako et Nioro du sahel. Cette assistance a été lancée en 2012 grâce au concours financier d’autres ONG dont le Medico international en Allemagne. L’AME, faut-il le rappeler, est une association œuvrant pour la défense de la cause des réfugiés et des personnes déplacées.
Dans le contexte de la migration forcée, elle a décidé d’intervenir en faveur de déplacés du nord de 2012 suite à l’occupation de leurs régions par les rebelles. Une occupation qui a beaucoup impacté sur les populations locales en général et sur les filles et les femmes en particulier. Selon Oumar Sidibé travaillant sur le volet solidarité et statistiques à l’AME, les 100 personnes cibles enregistrées en 2012 ont bénéficié d’une première phase dite projet pilote de Septembre à Décembre 2012. Ainsi, à partir des acquis de ce projet pilote, l’AME a demandé la continuité de cette prise en charge et son élargissement à plus de bénéficiaires en 2013. Cette phase 2, ajoutera M.Sidibé a concerné 250 filles et femmes déplacées y compris les anciennes déplacées réparties sur les 7 sites de l’AME à Bamako et Nioro. Au nombre des activités principales de cette 2e phase, nous pouvons citer entre autres la formation de 20 personnes cibles aux métiers de la teinture, la fabrique de pate d’arachide et la coiffure tout en les dotant de fournitures pour leur autonomisation.
A en croire Mme Doumbia Saoudatou Touré, accompagnateur social intervenant dans les activités de proximité, au jour d’aujourd’hui, ce sont 412 déplacées qui ont été prises en charge par l’AME parmi un lot de milliers de personnes inscrites. » Aujourd’hui, il y a une attente qui est là, les personnes continuent d’avoir des besoins dans leur quotidien et l’AME étant une petite association avec des moyens limités, seule ne peut y faire face » a ajouté Alassane Dicko, chargé de plaidoyer à l’AME.
Parmi les préoccupations exprimées par les femmes déplacées, figure la question du retour dans leurs localités respectives. Elles ont demandé aux autorités de prendre les dispositions nécessaires pour garantir le retour des déplacés dont la plupart ont été dépouillés de tous leurs biens durant la crise notamment leurs locaux qui ont saccagés par les rebelles. Pour sa part, Mme Touré Fatoumata Traoré, une déplacée de Gao a exhorté ses compatriotes qui pour la plupart aspirent à la vengeance, au pardon mutuel avant leur retour. Mariam Moussa, également une déplacée de Gao a saisi l’occasion pour demander aux autorités de les édifier sur le contenu de l’accord signé récemment à Ouaga avec les groupes armés, lequel accord semble cacher beaucoup de zones d’ombre.
D’autres espaces de débats seront organisés au mois de septembre et d’octobre prochains dans d’autres quartiers de Bamako.
Ramata S KEITA
Stagiaire*
L’independant
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