Association Malienne des Expulsés

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La Vie / Chaîne de solidarité, pour les sans-papiers du désert

Le Forum social de Dakar est d’abord un espace d’expression. Tous les oubliés du monde parlent, racontent, revendiquent.

Leurs récits sont difficiles à entendre. Ils s’appellent Cissé, Babacar ou amadou. Ils parlent avec dignité, mais l’émotion est là, palpable. Ils ont voulu un jour vivre mieux, et pris la route de l’Europe, vers le Nord. Direction l’Algérie, la porte croyaient-ils vers un monde meilleur. Ils racontent les marches dans le désert, la soif, la brutalité de la police ou de l’armée, la vie dans les camps de refoulement, les femmes violées, les mille briques de terre séchées fabriquées en une semaine pour gagner les dinars qui permettent de fuir et de payer les policiers corrompus.

En plein Sahara, autrefois, les frontières n’avaient pas de sens. On passait d’un pays à l’autre sans s’en apercevoir. Tout a changé. Ici aussi, les frontières se ferment. Les pays que traversent les migrants venus du centre de l’Afrique butent sur l’espace sahélo-saharien. Une zone devenue sensible. L’Europe a sous-traité la garde de ses frontières.

Au Forum social mondial de Dakar, plusieurs dizaines d’ateliers s’intéressent au sort des migrants. L’un d’eux rassemblaient les associations qui les aident tout simplement à ne pas mourir. Venus du, du Congo, Niger, du Liberia ou du Burkina-Faso, des hommes, parfois accompagnés de femmes et d’enfants, sont lâchés par des passeurs en plein désert à une journée et demi de marche de Tamanrasset. A charge pour eux de l’Algérie. e traverser la frontière. S’ils sont pris, l’armée les renvoie vers la Mali, dépouillés de tout, argent et papiers.

Le P. Jan Heuft, un père blanc qui vit depuis depuis quarante-deux ans en Algérie, a créé une association « Rencontre et développement », pour leur venir en aide. « Avant en Algérie, raconte-t-il, les migrants faisaient partie du paysage. Aujourd’hui on les pourchasse, et une loi de 2008, punit de peines sévères ceux qui les secourent. » Jan et ses amis laissent le choix à ces hommes sans papiers : continuer leur voyage ou retourner chez eux. S’ils choisissent le retour, une chaîne s’est mise en place, avec l’appui du CCFD-Terre solidaire. Elle passe par Alger, Ghardaïa, Tamanrasset, Adrar, puis Gao et les capitales africaines, par bus. A chaque étape, une nouvelle association les prend en charge, paie leur ticket d’autocar.

Une des principales étape est à Gao (au Mali). La « Maison des migrants » y offre un appui, un secours aux migrants démunis, en agissant aussi auprès des autorités du pays. Incontournable dans la région – y compris par les autorités maliennes qui n’offre aucune aide, elle est animée par un autre prêtre, lui aussi père blanc tanzanien, Anselm Mawhera. « Quand un homme frappe à ta porte, qu’il n’a rien à manger, plus de vêtements et parfois malade, l’exigence première est de l’aider. Même si les lois disent le contraire ».

Gérard Desmedt

- http://www.lavie.fr/sso/blogs/post....


Voir à ce sujet :

- Le film Larmes et alarmes
- Prisonniers du désert
- Sur la frontière
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mardi 8 février 2011

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