Association Malienne des Expulsés

Accueil > Communiqués > Journée internationale des droits des migrants 2009 : L’Association malienne (...)
Journée internationale des droits des migrants 2009 : L’Association malienne des expulsés dénonce la Libye

Le 18 décembre 2009, à l’instar des autres Etats membre de l’ONU, le Mali a commémoré la journée internationale des migrants. Au moment où le gouvernement, à travers le ministère des maliens de l’extérieur et de l’intégration, organisait au CICB une rencontre pour faire la promotion de l’immigration légale, l’Association Malienne des expulsés (AME) animait une conférence de presse pour rappeler l’objectif de la journée internationale des migrants. Mais, une place de choix a été réservée à la dénonciation de la Libye qui expulse depuis des mois des maliens dans des conditions inhumaines.

L’Association malienne des expulsés a cette année décidé de placer la commémoration de la journée internationale des migrants sous le thème : « Migration et droits de l’homme : le cas des migrants expulsés de Libye ». Au cours de la conférence de presse organisée, le 18 décembre 2009, à son siège et suivie de témoignages d’expulsés de la Libye, Ousmane Diarra, Président de l’AME a rappelé qu’en 2009, « des milliers de migrants maliens, après avoir souvent passé des mois ou des années dans les prison pour unique grief d’être étrangers et dans des conditions inhumaines, ont été expulsés de la Libye ».

Selon lui, la Libye qui s’est proclamée chantre de l’unité africaine, n’a aucune gêne à expulser de son sol des jeunes africains, avec la complicité de l’Union Européenne. « Le 9 décembre 2009, un charter en provenance de la Libye a expulsé 148 maliens. Le 30 septembre 2009, un charter libyen avait déjà expulsé 153 maliens », a-t-il déclaré. Selon les témoignages recueillis par l’AME, Ousmane Diarra dira que certains expulsés maliens ont été arrêtés, dès leur entrée sur le territoire libyen et directement conduit en prison.

« D’autres ont été arrêtées sur leur lieu de travail sans motif. D’autres encore ont été réveillées en plein sommeil chez eux et conduits manu militari en prison », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que les libyens montent des accusations de toutes pièces pour jeter nos compatriotes dans les geôles. Dans la plupart des cas, le chef d’accusation est le trafic de drogue. Les policiers leur mettent la drogue dans la poche », a-t-il indiqué.

Avant de dénoncer le fait que sous cette fausse accusation montée de toutes pièces, nos compatriotes sont immédiatement conduits en prison où commence un véritable calvaire. Il dira aussi que dans la plupart des cas les jugements de nos compatriotes ont été expéditifs, avec des condamnations arbitraires très lourdes de 25 ans de prison ou la condamnation à mort.

« Les plus chanceux sont ceux qui avaient été accusés de consommation de drogue, alors qu’ils n’en ont jamais vu la couleur. Ils s’en sortaient avec 5 ans d’emprisonnement ferme », a-t-il déclaré. Toujours selon les témoignages recueillis au près des expulsés, Ousmane Diarra dira qu’ils ont été très mal nourris, pour la simple raison qu’une bonne partie de la portion de nourriture qui leur était destiné leur était vendue par les geôliers.

« Ils étaient entassés, pour la plupart à huit dans des cellules de 2 mètres sur 2 mètres. Ils devaient faire leur besoin dans leur cellule dans un seau. L’odeur était nauséabonde. Les gardiens qui venaient leur donner le repas se bouchaient le nez et passaient le repas à travers la porte sans s’approcher », a-t-il dénoncé. Pour cela, Ousmane Diarra dira que tous les expulsés avaient contracté des maladies de la peau, des poux, la gale.

Bon nombre avait des renflements des jambes et avaient des signes de malnutrition, sans oublier qu’ils étaient tous traumatisés par leurs conditions de détention. Pire, il dira qu’ils ont été libérés de prison pour être aussitôt expulsés. « Ils n’ont eu aucune alternative pour rester en Libye, ou tout au moins pour récupérer leurs effets personnels », a-t-il dénoncé.

Avant d’indiquer qu’ils ont eu la chance d’être libérés à l’occasion du 40ème anniversaire de l’arrivée au pouvoir du guide suprême de la révolution libyenne. « Si non, ils seraient encore aujourd’hui dans les geôles libyennes comme le sont encore des milliers de maliens et d’autres ressortissants africains », a-t-il estimé. Avant d’indiquer, c’est ça la vraie face du « Roi des Rois d’Afrique », Président en exercice de l’Union Africaine et soit disant ami du Mali. « Ces migrants ont été à la fois soulagés d’être libérés, mais aussi anxieux à l’idée d’âtre expulsés, appréhendant l’accueil qui leur serait réservé dans leur pays par les autorités et par leurs familles », a indiqué Ousmane Diarra, Président de l’AME.

C’est pour tout cela qu’Ousmane Diarra dira que la journée a été instituée par l’Assemblée générale des Nations Unis pour sensibiliser sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales des migrants, en procédant à des échanges d’expériences et en dégageant des mesures propres pour assurer la protection des migrants. Selon lui, la Convention pour la protection des droits des travailleurs migrants et de leur famille, adoptée le 18 décembre 1990, n’est entrée en vigueur qu’en 2003 et à ce jour seulement 27 Etats l’ont ratifiée.

« Ce document vise la protection de tous les migrants, avec ou sans papiers », a-t-il déclaré. De son côté Adia Diarra, de médecin du monde est intervenue pour lever le voile sur le programme que médecin du monde doit conjointer piloter avec l’AME pour voler au secours de la santé mentale des expulsés.

Assane Koné
Le Républicain, 20 décembre 2009
source : http://www.malijet.com/a_la_une_du_...


Voir à ce sujet : DÉCLARATION DE L’ AME (association malienne des expulsés) concernant les expulsions massives de maliens de LIBYE (nov 2007)

dimanche 20 décembre 2009

SPIP | contacter L'AME | Se connecter | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0

Siège : Djélibougou, route de Koulikoro, Immeuble N’Fa Fofana, Près de l’ex. Oumou-Sang (actuel Nissan Automobile)
Tél. (00 223) 20 24 11 22 * 66 78 21 11 * 71 00 30 00 * 76 37 82 46
Boite Postale 9155 Bamako Mali
Email : contact@expulsesmaliens.info
 Localisez-nous : Cliquez ici