Association Malienne des Expulsés

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Audience de l’Association Malienne des Expulsés (AME) auprès du Président du Conseil National de Transition (CNT) du Mali

Objectifs du FFU

L’objectif de ce Fonds est de financer des projets, en complément des financements existants, qui permettent de soutenir tous les aspects de la stabilité et de contribuer à la lutte contre les causes profondes des phénomènes de déstabilisation, des déplacements forcés et de la migration irrégulière.

Projets du FFU financés au Mali
• Montant Total de projets financés : 12 projets financés à hauteur de 214,5 millions d’euros (plus de 140 milliards de FCFA)
• Gestion des projets du FFU au Mali : sur 12 projets financés, 8 par des coopérations des États membres de l’UE (Allemagne, France, Belgique…), 1 par l’OIM, 3 par des ONGs ou le secteur privé.
A noter : aucun projet n’est porté par une organisation locale.
Des organisations locales sont bénéficiaires et partenaires de mise en œuvre des fonds alloués aux agences de coopérations des Etats Européens, OIM et ONGs Internationales.

• Description des Projets FFU
Projets Nationaux
Douze (12) projets nationaux sont attribués au Mali dont :
• Huit (8) projets sont orientés vers le soutien à l’économie, la création d’emplois et la résilience des communautés (projet d’assistance humanitaire essentiellement)
• Deux (2) soutiennent les forces de sécurité intérieures,
• Un (1) projet sur la gestion de la gouvernance des migrations, le retour et la réintégration/investissement de la diaspora au Mali,
• Un (1) projet pour le renforcement de l’état civil au Mali.
Les projets soutenus par le FFU au Mali sont orientés vers le développement et la sécurité.
Très peu de projets sont directement liés aux migrations.

Projets régionaux :
• Huit (8) portent sur l’appui au G5 Sahel (cinq projets pour 177 millions d’euros), et aux forces de police.
• Huit (8) autres portent sur le redressement économique, le soutien aux entreprises et l’assistance aux personnes déplacées ou réfugiées.
• Un (1) projet finance l’assistance au retour et à la réintégration des personnes migrantes
• Un (1) seul projet porte sur la mobilité légale (Initiative Erasmus+ d’échanges entre étudiant·e·s universitaires avec l’Europe.

II. Migration au Mali

Chiffres-clés de la migration au Mali :
• 4 millions de Maliens vivent à l’extérieur dont 12,5% en Europe et 70% dans les pays de la sous-région,
• La diaspora Malienne a transféré par les services financiers en 2017, cinq-cents trente-huit milliards (538 000 000 000) de franc CFA. Ce montant, dix fois supérieur à l’aide au développement soit près de onze pour cent (11%) du Produit Intérieur Brut (PIB) serait en réalité très sous-estimé en raison des transferts informels (BCEAO).
• Le nombre de déplacées internes a augmenté de 40% depuis octobre 2019 et le nombre de réfugiés maliens accueillis dans les pays limitrophes de 10% entre 2020 et 2021,
• 8000 personnes en situation de détresse rapatriées en 2018 par l’Etat et ses partenaires (Source : MMEIA),
• Entre 2002 et 2014 plus de 91 000 Maliens sont retournés dont 83 610 d’Afrique (not. Côte d’Ivoire, Lybie, Tunisie), 6 000 d’Europe, 1 370 d’Asie et 64 d’Amérique (DGME, mars 2014),
• Depuis 2018, plus de 14 000 migrants maliens ont été refoulés et expulsés (DGME),
• Augmentation des retours « volontaires » massifs facilités par les programmes d’aide au retour soutenus par le Fonds Fiduciaire d’Urgence (FFU) et les pays membres de l’Union Européenne (UE) : 18 000 Maliens ont bénéficié de l’aide au retour volontaire du programme FFU-OIM
• Cependant, les dispositifs d’accueil et de réinsertion, insuffisants, ne permettent pas de prendre en charge les besoins croissants des migrants de retour qui, souvent, décident de tenter à nouveaux leur chance et reprennent la route : 80% des migrants retournés de force repartent (estimations de la société civile).

Le Mali est un pays de forte tradition migratoire, une vieille terre d’émigration, un espace de transit et un pays de destination.
Malgré la crise économique dans certains pays d’accueil et l’instabilité politique dans d’autres, les transferts de fonds de la diaspora Malienne sont en constante évolution ces 10 dernières années. Cette manne financière constitue la principale source de revenus pour plusieurs ménages.
En outre, la diaspora malienne joue un rôle majeur dans le développement local à travers l’apport des compétences, les partenariats de coopération, la mise en œuvre des projets productifs et structurants et d’amélioration du cadre de vie des populations.
Le profond ancrage social et culturel, l’enclavement, la forte croissance démographique, la jeunesse de la population (53% a moins de 18 ans et 18,3% entre 15 et 24 ans selon le RGPH 2009) la complexité du marché de travail, les crises politiques, sociales et sécuritaires, les difficultés économiques dans le milieu rural et le manque de perspectives pour les jeunes demandeurs d’emplois participent à alimenter les décisions de départ.

Les Changements intervenus dans plusieurs pays d’accueil dans les domaines économiques et politiques ont rendu la migration légale moins accessible.
De nos jours, la migration est caractérisée par des drames sur les routes migratoires notamment dans le Sahara et la Méditerranée, l’augmentation des retours massifs.

Il existe trois principales catégories de migrants de retour : volontaires (motifs familiaux socioéconomiques), humanitaires (menaces sécuritaires, catastrophes dans les pays d’accueil) et forcés (refoulements, expulsions/situation irrégulière).

Des migrants retournent dans des conditions de fragilité physique (blessures, maladies) et, psychologique (traumatismes) et de précarité économique (sans ressources financières).
L’échec du projet migratoire conduit à la marginalisation du migrant dans sa communauté et famille, surtout quand l’investissement de départ (le soutien financier au migrant) n’est pas rentabilisé.
En retournant démunie, le migrant de retour passe du statut de soutien familial à celui de charge pour la famille qui voit son influence et son mode de vie réduites dans le quartier ou dans le village.

Par l’expérience de l’accueil et l’accompagnement, l’AME a constitué une base de données composée de plusieurs profils des migrants de retour et l’association dispose d’un système de suivi des personnes enregistrées afin de visualiser leur insertion effective.

L’Association Malienne des Expulsés (AME), créée le 6 octobre 1996 suite à des expulsions massives de maliens, est une association laïque, apolitique et à but non lucratif qui œuvre à venir en aide aux expulsés, refugiés et aux migrants dans le strict respect de leurs droits inaliénables et du respect des droits de l’homme.
La mission de l’AME est de porter assistance aux personnes de retour forcé, à travers notamment l’accueil, l’orientation, l’accompagnement et la sensibilisation. L’AME accueille les personnes expulsées, refoulées ou même rapatriées à leur arrivée au Mali en général et à Bamako en particulier (aéroport, gares routières et ferroviaires), l’orientation des migrants expulsés pour un suivi médical et psychosocial ; l’aide au recouvrement des biens des expulsés, le déclenchement de poursuites judiciaires auprès des institutions internationales, l’initiation d’activités génératrices de revenus en vue d’une insertion socioprofessionnelle des expulsés contribuant ainsi à l’autonomie financière de ceux-ci.

III. Recommandations

• Impliquer fortement le CNT dans la gestion de la migration au Mali,
• Renforcer le rôle de l’Etat dans la réinsertion socioéconomique et la prise en charge psycho-sanitaire des migrants de retour,
• Meilleure répartition du Fond Fudiciare d’Urgence/FFU : implication des Etats et OSC Africaine dans la gestion et la mise en œuvre du FFU),
• Prendre en compte des migrants de retour involontaire (expulsés, refoulés, rapatriés) dans les actions du FFU,
• Accompagner les migrants de retour dans le cadre d’une approche intégrée combinant assistance d’urgence et réintégration économique et sociale,
• Proposer aux migrants de retour des accompagnements adaptés pour faciliter leur réinsertion socio-professionnelle et économique (subventions, appui psychologiques),
• Promouvoir leur participation au développement des secteurs productifs du pays à travers leur savoir, savoir-être et savoir-faire professionnel.

lundi 21 juin 2021

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