Récemment dans un communiqué de presse publié, la Commission européenne a annoncé que l’UE renforçait sa coopération avec la Mauritanie. Les deux parties ont signé une déclaration commune lançant un partenariat UE-Mauritanie en matière de migration, qui repose sur les cinq piliers suivants :
- Création de perspectives d’emploi ;
- Renforcement des capacités d’accueil et de traitement des demandeurs d’asile et des réfugiés ;
- Promotion de la migration légale ;
- Renforcement de la coopération pour prévenir la migration irrégulière ;
- Renforcement de la gestion des frontières.
Rappelons qu’en 2009, la Mauritanie a déjà travaillé avec le Frontex pour la mise en place d’un centre de rétention administratif pénal contre les migrants irréguliers à Nouadhibou. Aussi, depuis quelques années maintenant, l’agence Frontex redynamise sa coopération avec la Mauritanie pour renforcer le durcissement des conditions d’entrée et de séjour des migrants en Mauritanie, d’où la mise en application de leur accord de partenariat signé en mars 2024 par la Mauritanie.
Également, les îles Canari connaissent une augmentation des arrivées à partir de la Mauritanie. Dans le but de contrôler cette migration, en mars 2024, l’Union européenne, en soutien à l’Espagne, a signé un partenariat avec le pays africain.
Il faut également souligner que de nos jours, la Mauritanie est confrontée à un réel problème de gestion des flux de migrants et de réfugiés qui vivent sur son sol. Aujourd’hui, il est estimé qu’environ 100 000 exilés sont présents dans un camp de réfugiés du pays et 80 000 en dehors dudit camp. Le pays ne compte cependant pas de législations en matière d’asile. À l’heure actuelle, c’est le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés qui est responsable de la détermination du statut de réfugié dans le pays, tandis que le gouvernement délivre des documents aux personnes qui ont obtenu le statut.
II. Objectifs
Cette conférence de presse a pour objectif de :
- Protester contre le traitement ignoble et inhumain réservé à nos compatriotes en Mauritanie ;
- Prendre en témoin la communauté nationale et internationale sur ce que la Mauritanie fait endurer aux migrants ;
- Condamner fermement les actions du gouvernement mauritanien à l’encontre des migrants.
- Appeler les pays étrangers, les organisations internationales et les acteurs de la société civile à s’engager activement et à soutenir des initiatives visant à protéger les droits des migrants
- Exiger des mécanismes de rapport et d’évaluation réguliers sur les conditions des migrants en Mauritanie, en impliquant des ONG et des organisations internationales, afin d’assurer une surveillance continue et de rendre le gouvernement mauritanien responsable de ses engagements en matière de droits humains.
III. Recommandations
Pour contrer les pratiques de ce nouveau partenariat entre l’UE et la Mauritanie dont tout est à l’encontre des intérêts des migrants, des recommandations s’avèrent nécessaires.
Aux autorités mauritaniennes, nous recommandons :
- D’apaiser les conditions de vie de tous les migrants en Mauritanie sans exception ;
- De libérer sans condition l’ensemble des migrants détenus en Mauritanie et de régulariser tous les sans papier ;
- De respecter les différents engagements bilatéraux, régionaux et internationaux auxquels la Mauritanie a souscrit.
Aux autorités maliennes nous recommandons de :
- Renforcer leurs soutiens et leur capacité de défense des droits des migrants maliens partout où ils se trouvent ;
- Poursuivre les initiatives de protection des migrants maliens peu importe leur lieu de résidence ;
- Faciliter l’obtention des cartes de résidence pour les maliens établis en Mauritanie ;
- Exiger l’application et le respect des Conventions bilatérales entre le Mali et la Mauritanie ;
- Assurer la prise en charge des maliens victimes des opérations de rafles massives, d’arrestations et de détentions arbitraires en Mauritanie