Association Malienne des Expulsés

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Projet avenir brillant : Des formations professionnelles des jeunes vulnérables y inclus les migrants de retour, les femmes et les filles dans les filières de l’horticulture, de l’agroécologie, de la mode, de l’artisanat et des énergies renouvelables


Le Mali, vaste pays du sahel, est une économie à faible revenu, peu diversifiée et exposée aux fluctuations des cours des matières premières. Fortement dépendant de l’extérieur, selon la banque mondiale, l’extrême pauvreté affecte plus de 40% de la population malienne. En effet, avec une population estimée à 20 millions de personnes, le Mali figure parmi les pays les plus pauvres de la planète malgré la performance de ses secteurs cotonnier (le pays est premier producteur de coton africain) et minier (quatrième exportateur mondial d’or). Plus de la moitié de la population est jeune (les moins de 25 ans représentent environ 60%), ce qui se traduit par une forte demande d’emploi face à un taux d’absorption très bas. Selon les statistiques des services d’emploi, chaque année plus de 300 000 jeunes font leur entrée sur le marché du travail malien sans pour autant avoir les compétences et les qualifications exigées par ce marché.

De ce fait, en chômage et en manque de perspectives, une bonne partie de la jeunesse malienne s’est tournée vers la migration irrégulière que beaucoup considèrent comme une stratégie de survie. Le fléau du chômage est l’un des plus grands problèmes auxquels le gouvernement malien est confronté ; il frappe particulièrement et de façon grave les groupes les plus vulnérables comme les migrants de retour et les jeunes filles et garçons. Le chômage des jeunes en général représente 16,9%, et de façon spécifique celui des jeunes femmes 18,8% selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Institut Malien de Statistique .
Le secteur informel étant celui qui offre le plus d’opportunités, souffre également de précarité et de sous rémunération.
Le Mali est aussi un pays à vocation agropastorale, le secteur contribue pour 33% à son PIB, occupe 79% de sa population et fournit 20% de ses recettes d’exportations. Le potentiel irrigable du Mali est, en effet, estimé à 2,2 millions d’hectare. Néanmoins, les superficies irriguées ne représentent que 15% soit 325400 hectares, principalement concentrées dans les vallées des deux grands fleuves (le Niger et le Sénégal) qui arrosent le pays. Du reste, 95% des exploitations agricoles sont dépendantes des eaux pluviales.
Le secteur agropastoral du Mali est confronté à plusieurs défis qui font que les jeunes n’y prêtent presqu’aucun intérêt majeur. Le secteur est très peu mécanisé ; par ailleurs la pluviométrie a connu une baisse de 22% depuis les années 70 laissant présager un changement brusque du climat. Toutes choses qui impactent la filière agricole et incitent les jeunes à se tourner vers d’autres canaux d’opportunités de travail plus ou moins dangereux et risqués.
Le secteur de la mode et de l’artisanat, quant à lui, connait un essor considérable ces 20 dernières années et contribue pour sa part pour près de 20% au PIB du Mali. Secteur très diversifié (pas moins de 170 métiers répertoriés), cependant très informel et précaire, il se présente de nos jours comme un véritable créneau d’emplois pour les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à s’y investir notamment dans les milieux urbains et péri urbains.
Sur le plan énergétique, le Mali dispose d’un énorme potentiel dans le secteur et celui de l’énergie solaire y représente à lui seul 5 à 7 kWh/m2/jour, de quoi offrir à la population 7 à 10 heures d’éclairage chaque jour. Or seuls 5 % de ce potentiel de production d’énergie renouvelable est exploité aujourd’hui dans le pays. Et 41 % de sa population seulement a accès à l’électricité. L’exploitation du secteur des énergies renouvelables constitue une opportunité d’insertion notamment pour les jeunes des milieux ruraux où l’accès à l’électricité est très faible.
A travers ce tableau qui donne un aperçu général sur la situation d’emploi et de travail au Mali, on réalise assez aisément que le chômage est l’une des causes principales du départ massif des jeunes en migration. En effet, le nombre de maliens établis à l’extérieur est estimé à près de 6 millions de ressortissants (MMEIA) . Ces dernières années, la migration irrégulière est devenue un cauchemar, car elle s’accompagne en général de beaucoup de pertes en vies humaines aussi bien dans le Sahara que sur la mer méditerranée. Les nombreux drames survenus sur le trajet des migrants ont poussé les Etats à adopter des mesures restrictives avec pour objectif de fixer les jeunes dans leurs milieux d’origine. Malheureusement, ces initiatives ont montré leurs limites, car elles n’ont pas produit l’effet escompté.
C’est dans ce contexte qu’est né le projet « Avenir Brillant » dont les activités sont conçues pour répondre aux besoins et aux demandes d’emplois des jeunes vulnérables et en manque de perspectives.
Le projet intitulé « Avenir Brillant, Création d’opportunités socio-économiques et renforcement des mécanismes de protection de l’enfance pour les migrants potentiels, en transit et de retour au Mali », mis en œuvre par un consortium d’organisations et d’associations nationales et internationales, et cofinancé par le Ministère de l’Intérieur italien, ActionAid Italie et Plan International Italie, entend contribuer à la réduction des drames de la migration irrégulière à travers notamment la formation professionnelle et l’accompagnement des jeunes dans les secteurs de l’horticulture et l’agroécologie, de la mode et l’artisanat, et des énergies renouvelables dans les régions de Kayes et de Bamako au Mali.
Calendrier indicatif et prévisionnel des formations :
CALENDRIER
Filières Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Ville
Horticulture/Agroécologie 18 15 Déc. Bamako
Mode Artisanat 18 19 Bamako

Horticulture/Agroécologie 25 29 Kayes
Mode Artisanat 25 25 Kayes

II. Objectifs des formations
Objectif global : contribuer à la création d’opportunités d’emplois pour les jeunes vulnérables et à la lutte contre la migration irrégulière par la formation de 850 personnes dont au moins 340 femmes.
Objectifs spécifiques :
1. Assurer la formation des bénéficiaires dans les filières de l’horticulture, l’agroécologie, la mode et l’artisanat, et les énergies renouvelables à Kayes et Bamako ;
2. Assurer la formation de 150 jeunes vulnérables dans la filière de la mode et de l’artisanat dans le district de Bamako ;
3. Assurer la formation de 650 jeunes vulnérables dans la filière de l’agroécologie et de l’horticulture dans les régions de Kayes et de Bamako ;
4. Assurer la formation de 50 jeunes dans le développement des énergies renouvelables
5. Accompagner 10% des personnes formées en vue de leur installation professionnelle et leur positionnement durable sur le marché de travail.

III. Résultats attendus

1. La formation des bénéficiaires dans les différentes filières du projet a été réalisée dans la région de Kayes et le district de Bamako ;
2. 150 jeunes vulnérables ont été formés dans la filière de la mode et de l’artisanat ;
3. 650 personnes vulnérables ont été formées dans la filière de l’agroécologie et de l’horticulture ;
4. Au moins 10% des personnes formées sont accompagnées en vue de leur installation professionnelle et de leur positionnement durable sur le marché du travail.

IV. Indicateurs de performances/Résultats :

• Nombre de personnes formées (théorie et pratique)
• Nombre d’heures de formation en classe/ à distance
• Nombre d’insertions professionnelles post formation (hors AGR, hors Start-up)
• Nombre de bénéficiaires finaux issus des start-ups et des initiatives d’AGRs

V. Méthodologie
La démarche sera « multi acteur » et reposera sur les étapes suivantes :
Etape 1 : sélection des bénéficiaires à Kayes et Bamako par les autorités locales (les mairies) et les services ou agences étatiques déconcentrés et le staff du projet ;
Etape 2 : recrutement des formateurs dans les secteurs de l’horticulture, l’agroécologie, la mode et l’artisanat en puisant directement dans la base de données de formateurs de la Direction nationale/régionale de l’emploi ;
Etape 3 : proposition des modules et méthodologie de formation et leur validation par l’ensemble des partenaires ;
Etape 4 : préparation de terrain à Kayes et à Bamako (détermination des lieux de formation, mise en place de toutes les infrastructures nécessaires,) en prélude au démarrage officiel des sessions de formation ;
Etape 5 : lancement officiel des formations et leur déroulement et suivi ;
Etape 6 : remise d’attestation de formation aux bénéficiaires finaux ;
Etape 7 : accompagnement des bénéficiaires sélectionnés à cet effet dans la mise en place de leurs activités professionnelles et intégration du marché de l’emploi.

VI. Profil des bénéficiaires
Les bénéficiaires sont des jeunes – filles et garçons – âgés de 16 à 35 ans (45 ans pour les migrants de retour et les femmes). Afin de favoriser une inclusion féminine, au moins 40% des bénéficiaires totaux doivent être des femmes.

VII. Profil des formateurs et les modalités de leur recrutement
Les formateurs en horticulture et agroécologie doivent :
o Être titulaire d’un diplôme d’études supérieures ou équivalent en agronomie ;
o Disposer d’au moins cinq (5) ans d’expériences comme maitre/formateur en horticulture ou maraichage ;
o Avoir de bonnes connaissances des filières horticoles et des techniques agros écologiques ;
o Jouir de tous ses droits civiques et d’une bonne moralité ;
Les formateurs en mode et artisanat doivent :
o Être détenteur d’un diplôme ou d’un certificat de qualification professionnelle en mode et en artisanat ;
o Disposer de plus de cinq (5) ans d’expériences dans la pratique des métiers de mode et d’artisanat ;
o Avoir des expériences avérées dans la formation en mode et artisanat ;
o Jouir de tous ses droits civiques

VIII. Calendrier de S&E des formations

Fréquence
Type Hort/Agro Mode Artisanat Energie Renouvelable Outils Responsable
Visite de suivi des classes Hebdomadaire Hebdomadaire Hebdomadaire Fiche de collecte de données (Taux d’assiduité, Nbre de modules dispensés, fiche de feedbacks bénéficiaires) AME, BNCE, ENDA, PLAN
Évaluation d’apprentissage (Conjointe) Bi-hebdomadaire Bimensuelle Hebdomadaire Fiche d’évaluation de niveau Toutes les organisations du projet conjointement avec la DREFP

mercredi 1er décembre 2021

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