Association Malienne des Expulsés

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Recommandations de l’AME à l’occasion de son 15ième anniversaire

L’AME organise une fois par an en décembre, avec ses partenaires (La Cimade, Médecins du Monde, Unesco Terres Bleues, GRDR, Medico International, Pro Asyl, RESF...) des « Journées de l’AME » qui sont l’occasion d’échanges, d’analyses et de déclarations. Cette année était un peu particulière puisque l’AME fêtait son 15ième anniversaire.

Les exposés et débats ont porté sur l’actualité des migrations en Afrique avec le projet de politique nationale de migration du Mali et sur l’impact des printemps arabes sur la libre circulation des personnes. Ils ont été suivi de témoignages directs de femmes mères ou épouses de migrants, émigrés sans-papiers ou expulsés ou refoulés. Un prix du journalisme a été décerné à K. Magassa.

En clôture de cette journée, l’AME a présenté ses recommandations.

Une partie de l’équipe et des amis de l’AME

L’AME, qui célèbre ses 15 ans d’existence et de lutte, s’est réunie avec ses partenaires en ce 18 décembre, journée mondiale de Protection des Droits des travailleurs migrants et de leur famille.

Au cours des débats qui ont animé cette célébration, les déclarations suivantes ont été faites :

- La liberté de circulation des personnes quelque soit leur pays d’origine, est un droit humain fondamental garanti par des traités internationaux et qui doit être promu partout dans le monde ;

- L’externalisation du contrôle des frontières Européennes doit cesser ; à cause de ces mesures répressives, les migrants installés pour travailler dans les pays dits tampons sont considérés à priori comme des candidats à l’émigration vers l’Europe et bafoués dans leurs droits.

- Les politiques économiques capitalistes ne permettent pas l’accès de la population à un véritable développement, poussant les personnes à quitter leur territoire à la recherche d’un mieux être ailleurs ; ces politiques unilatéralistes qui déstabilisent les structures sociales doivent être révisées.

- Les Etats d’origine comme d’accueil des migrants doivent prendre conscience des impacts de la crise financière qui risque de réduire les transferts financiers des travailleurs migrants.

Recommandations pour l’Etat malien :

- Le migrant n’est pas seulement un acteur économique (transferts financiers), c’est aussi un acteur politique. L’Etat doit l’aider à faire respecter ses droits dans les pays d’accueil.

- Mettre en place un système de développement économique basé sur la création d’emploi pour les jeunes (création d’industries, grands chantiers d’infrastructures, etc.)

- l’Etat doit se mobiliser via une contribution logistique et financière pour l’accueil et l’aide d’urgence des migrants de retour involontaire (cas des expulsions et refoulements massifs).

- Compte tenu de l’impact de l’émigration dans les régions du Mali, reconnaître la migration comme une ressource durable pour les populations, et la valoriser pour le développement local des lieux d’origine des immigrants ;

- Favoriser l’approche par la base (concertation de la société civile) dans la mise en place de toute politique publique, et non l’imposition de politiques par le haut.

- Favoriser la concertation des migrants, expulsés, refoulés dans les débats, réflexions et formulation de politiques migratoires.

Recommandations pour l’Etat français :

- Respecter sa propre législation, et ne pas mettre en place une approche sécuritaire des migrations qui occasionne la violation des droits lors des procédures d’expulsion.

Recommandation pour la société civile :

- Assurer la coordination des associations et le rassemblement des forces afin de mener une lutte et un plaidoyer efficace au niveau national, régional et international sur la liberté de circuler et la protection des droits des migrants ; particulièrement des femmes et enfants ;

- Assurer la complémentarité entre les revendications de la société civile et la résistance de l’Etat Malien dans la négociation des accords, notamment les accords de réadmission.

Par ailleurs, concernant le processus d’élaboration de la Politique Nationale Migratoire en cours, l’AME et les associations réunies ce 18 Décembre 2011 demandent :

- De ne pas mettre en place du système d’identification des candidats à l’émigration qui contribuerait à la maîtrise des flux migratoires en amont et pénaliserait davantage les migrants.
- De ne pas développer des politiques qui vont à l’encontre des traités de libre circulation, notamment par un « certificat de sortie » qui pourrait conduire à pénaliser l’émigration dite illégale.
- De valoriser les compétences techniques et professionnelles des migrants de retour (notamment les expulsés et les refoulés) quelque soit leur niveau d’étude, en plus des efforts consentis sur le TOKTEN qui ne s’intéresse qu’à la diaspora scientifique et technique.
- La mise en place d’un mécanisme de représentation des Maliens de l’extérieur qui permette la prise en compte et le suivi des maliens en situation irrégulière.
- Concernant l’orientation des transferts financiers des migrants vers des secteurs productifs, prendre en compte des priorités des milieux d’origine et des familles des migrants ; dont les besoins en alimentation, en santé, en éducation… priment.
- Traiter équitablement les maliens de l’extérieur face aux possibilités d’investissement au Mali ; pour ne pas dissocier les Maliens de l’extérieur et Maliens à l’Extérieur ;
- Mettre en place et renforcer les capacités des cellules indépendantes composées d’organisation de la société civile pour la défense des droits humains et sociaux des migrants au nord en relation avec les regroupements de la Communauté Malienne
- Protéger de façon dynamique les Maliens de l’Extérieur même s’il faut rompre des relations diplomatiques avec des pays qui portent atteinte à leurs droits et dignité humaine.

Bamako le 18 Décembre 2011 à la Maison des Jeunes.

mercredi 11 janvier 2012

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